Conseil N°1 : confinement : fatalité ou opportunité ?

Le confinement actuel nous expose à des contraintes inhabituelles mais aussi à des émotions fortes. Afin de ne pas succomber à l’impuissance et de transformer cette obligation sanitaire en opportunité de changement personnel, voire de guérison, Laurence Cailler, psychothérapeute et moi-même, avons décidé de vous accompagner dans cette étape inédite, notamment en apportant du soutien à votre enfant intérieur, thématique qui est au centre de nos pratiques. Pour cela, nous vous proposons quelques conseils que nous publierons régulièrement et dont voici la première newsletter. 

La période de pandémie que nous vivons nous confronte particulièrement à la peur. Cette peur peut être rationnelle et pousser les adultes que nous sommes à la légitime prudence face au virus et à la contagion. Elle peut aussi exposer une partie insécurisée de nous-même à la dramatisation, à l’angoisse ou même à la panique. Cette partie fragile de nous-même est l’enfant en nous qui a souffert, qui a été blessé ou qui n’a pas été protégé. Ce que nous appelons notre enfant intérieur. Si vous sentez que vous avez une partie fragile en vous qui est inquiète ou angoissée en ce moment, nous vous proposons de profiter de ce temps de repli sur soi pour chérir et guérir encore et encore votre enfant intérieur, notamment sur cette question de l’insécurité.

Premier conseil pour chérir son enfant intérieur : rassurer l’enfant insécurisé en nous.

Enfant, nous avons tous vécu des périodes pendant lesquelles nous avons été confronté à la peur face à la maladie. Un papa en mauvaise santé, un grand-père qui a lutté de nombreux mois contre le cancer, une petite sœur qui a failli perdre la vie avec une mononucléose, nous-même ayant bien failli y passer avec une sapristi de coqueluche… Les problèmes de santé peuvent être extrêmement insécurisants pour les enfants que nous avons tous été. Peur de perdre le parent qu’on aime, de se retrouver seul, abandonné, peut-être de perdre sa propre vie. Parfois, on a même pu avoir le sentiment qu’on était responsable de ce qui arrivait, notamment lors de la période de l’égocentrisme, période naturelle, entre 4 et 7 ans, où l’enfant qui est toujours dans l’Unité, se sent responsable de tout ce qui arrive dans sa vie. Or, cet enfant apeuré a sans doute manqué à ce moment-là d’un parent rassurant, qui pouvait écouter son émotion sans le rejeter, lui redonner confiance ou le consoler… C’est ce qui fait que cette partie insécurisée est toujours vivante en nous. Nous n’avons pas toujours eu le parent rassurant, sécurisant qui aurait permis d’accueillir l’émotion et de la laisser passer. Dans ce cas, la peur s’est enkystée et elle est toujours là, à l’intérieur de nous. L’adulte, face à la peur, peut analyser la situation avec objectivité, peut s’informer, prendre conseil, puis agir d’une façon adaptée, à la hauteur du risque. Le souci lorsque notre enfant insécurisé est toujours vivant à l’intérieur de nous et qu’il n’a pas été encore guéri, est qu’il n’a pas les moyens d’analyser la situation. Il ressent juste la peur et soit elle le paralyse, soit elle le pousse à faire des bêtises  ! Il ne sait pas quoi faire de cette émotion. Elle peut même l’envahir et alors, c’est la panique ! Si nous ne le rassurons pas, cet enfant va tenter de prendre les commandes de notre vie et de sur-réagir ou peut-être même de faire n’importe quoi, ce qui peut avoir des résultats pires que de ne rien faire.

Or, la période de pandémie à laquelle nous sommes aujourd’hui confrontés peut facilement réveiller cet enfant insécurisé. Il est donc grand temps de s’en occuper !

Alors, pour commencer, prenez d’abord le temps de retrouver votre enfant intérieur… Installez-vous bien, allongé(e) ou assis(e). Vous pouvez prendre dans vos bras un coussin ou un oreiller qui le représente. Fermez les yeux et retrouvez le contact avec votre enfant intérieur, celui qui a eu peur, voire très peur. Imaginez-le lové contre votre poitrine, se laissant aller de plus en plus. Prenez le temps nécessaire à cette reconnexion. Cet enfant n’est pas vous, mais une partie de vous. Ce n’est pas vous, l’adulte qui régresse et prend son doudou ou son nounours. Non ! Vous êtes l’adulte qui prend son enfant dans les bras pour le rassurer, comme une bonne maman ou un bon papa, comme la maman ou le papa que cet enfant n’a pas eu à ce moment-là voire comme une grande soeur ou un grand frère aimant(e). Vous lui faites un gros câlin avec plein d’amour dedans. La première chose pour guérir cet enfant inquiet est déjà de le chérir. Alors, dites-lui que vous êtes là pour lui, rassurez-le en lui parlant à voix basse : “ tout va bien, je suis là, je serai toujours là, tu ne seras plus jamais tout seul.” 

Vous pouvez continuer en lui parlant de ce qui arrive en ce moment, de ce qui peut lui faire peur : la crainte de tomber malade, ou de voir un de vos proches attrapper le virus et peut-être… mourir. Rassurez-le comme le ferait un bon papa ou une bonne maman : l’adulte que vous êtes connait les chiffres, les statistiques. En réalité, il y a un risque infime d’attrapper le virus et encore moins d’en décéder. Dites-lui ces choses simplement, comme on le dirait à un petit enfant, pour qu’il entende bien les éléments essentiels et qu’il comprenne que le danger n’est pas si grand.

Vous pouvez aussi lui demander à voix haute ou dans votre cœur ce qui l’inquiète ou l’angoisse. Vous entendrez la réponse au fond de vous-même, elle sera limpide et vous surprendra peut-être ! Alors, rassurez-le sur le point qu’il soulève. En tant qu’adulte, vous avez ou vous pouvez trouver sur Internet tous les éléments objectifs pour répondre sereinement à son inquiétude. Ce qui remonte de cet “échange” vous permettra peut-être aussi de mettre le doigt sur un événement ou une blessure que vous aviez oubliés. Reparlez-lui alors de ce qui s’était passé à ce moment-là comme vous auriez aimé que votre parent vous parle alors. N’oubliez pas qu’en vous re-parentalisant vous-même, vous avez les moyens de guérir une à une toutes les blessures de votre enfant intérieur. 

Enfin, faites attention que votre enfant intérieur insécurisé ne vous pousse pas, vous l’adulte, à alimenter votre exposition aux informations anxiogènes ! Ça peut-être tellement tentant de se laisser aller à regarder en continu les chaînes d’information, d’écouter la radio ou de lire tout ce qu’on peut trouver sur le Web sur le Coronavirus, pensant qu’on fait cela pour se rassurer, alors qu’en réalité on alimente juste notre enfant intérieur anxieux et apeuré. Diversifiez vos activités, emmenez votre enfant intérieur faire un tour dans la nature. Rien de tel que de gratter dans le jardin ou faire une promenade en forêt avec lui pour déconnecter et retrouver la paix !

Bien à vous,
Laurence et Philippe

Laurence Cailler est psychothérapeute transpersonnelle – voir son site