Conseil N°7 : le burn out

Le confinement avec les enfants peut conduire certaines personnes au burnout, à l’épuisement émotionnel, physique et psychique…

En retour de notre dernière newsletter, nous avons reçu le témoignage touchant d’une femme épuisée par les conséquences du confinement, cumulant seule son travail, la garde et le suivi scolaire de ses enfants, les courses et l’entretien de la maison… Limite burnout, elle n’en peut plus. Son retour ne fait malheureusement qu’illustrer ce que vivent beaucoup de nos clients.

Le burnout est un état d’épuisement émotionnel, physique et psychique résultant d’un stress chronique habituellement dû au surinvestissement dans le travail. Les personnes qui font un burnout parlent de dépersonnalisation et de déshumanisation pour décrire ce qui leur survient. Tout s’écroule. Elle n’arrivent parfois même plus à se lever et à faire quoi que ce soit. Comme si leur corps et leur psychisme leur disait “stop, on arrête tout !”.

En général, ces personnes montrent un engagement professionnel sans limite, des attentes élevées, un grand sens du devoir. Elles font souvent preuve de perfectionnisme sans égard aux priorités, voire ont pu faire de leur job le centre de leur vie. On dit souvent que le burnout est “la maladie du battant”.

Pour peu qu’elles vivent une dégradation de leur conditions de travail, elle ne vont plus y trouver la motivation nécessaire pour continuer à tout donner. Si jamais leur environnement personnel ne les soutient plus et même, comme ça semble être le cas de notre cliente, leur quotidien à la maison leur en demande encore plus avec le confinement, c’est la goutte d’eau qui fait déborder le vase et elles peuvent s’effondrer. Leur organisation était déjà fragile et ne laissait absolument pas le temps pour quoi que ce soit d’autre que leur emploi. Le moindre grain de sable dans l’engrenage fait tout exploser. C’est le burnout.

Le profil psychologique types des sujets au burnout montre ce qu’on appelle en analyse transactionnelle un “Sois parfait” et un “Sois fort” en béton. Ces injonctions nous proviennent de notre éducation, elles sont fallacieuses et en cela très dommageables puisque nous faisant croire que pour être aimé(e), nous devons en faire toujours plus. Qui peut en effet se targuer d’avoir réussi à faire quelque chose de manière parfaite ? Etre fort, suppose également que l’idéal visé ici est de ne jamais se plaindre et de se ne jamais montrer ses émotions, ni ses limites (d’ailleurs ce dernier mot n’est pas dans le référentiel !). En général, ce sont aussi des personnes qui pensent qu’elles peuvent se débrouiller seules – elles l’ont fréquemment démontré – que là aussi, elles vont bien y arriver, quelles que soit ce qui leur est demandé et peu importent les conditions dans lesquelles elles se trouvent. Elles montrent de grandes compétences et un engagement sans faille, mais au fond, cela cache la plupart du temps un énorme manque de confiance et d’estime de soi. 

Conseil pour guérir l’enfant intérieur :

A l’intérieur de la professionnelle et de la maman (ou du pro et du papa) en situation d’épuisement, il y a certainement l’enfant qui a subit ces injonctions de “sois parfait” et “sois fort” et qui manque de confiance et d’estime de soi. Pour compenser, il va mettre en œuvre ce qu’on lui a appris, il va être fort et parfait, mais comme c’est sans limite et que le confinement lui rajoute des contraintes, ça ne va tenir qu’un temps, évidemment. C’est cet enfant-là qu’il va falloir soulager.

En premier lieu, prenez soin de lui, prenez le temps de le retrouver. OK, on a compris que si vous êtes au bord de l’épuisement, c’est sans doute que vous manquez de temps. Mais si vous voulez éviter le vrai burnout, nous vous encourageons sérieusement à prendre ces quelques minutes lui et pour vous ! Accueillez votre enfant intérieur. Un coussin ou un oreiller, vous savez faire. Dites-lui d’emblée qu’il n’a plus besoin d’être fort et d’être parfait. Les circonstances sont exceptionnellement contraignantes, mais l’adulte en vous va faire ce qu’il faut pour se soulager et ne plus réveiller ses blessures en le confrontant à ses limites.

Votre enfant intérieur a sans doute appris à se débrouiller tout seul. Apprenez-lui à demander de l’aide, au travail et à la maison. Apprendre à déléguer implique de lâcher prise, de ne pas tout contrôler. C’est peut-être compliqué pour cet enfant. Expliquez-lui, rassurez-le.

C’est probable également que cet enfant n’ait pas appris à dire non. Cela va peut-être vous bousculer, mais nous vous invitons à poser vos limites. Pour lui, pour vous. Et lorsque ce n’est pas possible de ne pas le faire, apprenez à baisser votre niveau d’exigence : fixez des objectifs plus réalistes et peut-être plus gratifiants. Par exemple, faites une liste des tâches prioritaires, cela aide à mieux gérer son temps. Pour aider à déterminer vos priorités, donnez à chaque tâche un degré d’importance et d’urgence. D’ailleurs, c’est probable que votre enfant intérieur confonde facilement urgence et priorité. Mettez de la conscience sur votre organisation.

Par exemple, beaucoup de parents se sont mis la barre très haut avec le suivi scolaire à distance, essayant de remplacer les instituteurs. Ce qui génère un surplus de travail non négligeable et souvent des tensions bien compliquées alors qu’on est confinés toute la journée dans le même lieu… Quelles sont les motivations inconscientes qui vous poussent à agir ainsi ? Est-ce la peur que votre enfant ne suive plus à l’école ? N’êtes-vous pas en train de réparer les difficultés que vous avez eues enfant à l’école ? Pensez-vous vraiment que 8 semaines sans école vont compter dans 15 ou 20 ans de scolarité et d’études ?

Enfin, faites l’examen de vos habitudes de vie. Ne surchargez-vous pas votre enfant intérieur d’activités peu motivantes, pas gaies et finalement pas si utiles que ça. Quel temps consacrez-vous à l’exercice physique, au sommeil, à vous-même ? Vous protégez-vous suffisamment du manque d’intimité, du manque de repos ? Etes-vous une bonne maman pour vous-même ? N’abusez-vous pas d’excitants comme le café, le thé, l’alcool, le chocolat, les boissons gazeuses, le tabac ? Tout ça ne fait que rajouter du stress. Se maintenir en bonne santé physique a un effet positif sur la santé psychologique et peut vous aider à éviter le pire… 

Nous avons conscience que nos conseils ne règleront pas d’un coup de baguette magique l’angoisse ressentie par votre enfant intérieur face aux circonstances qui le stressent. Il pourrait même culpabiliser de ne pas réussir à ne pas angoisser ! Nous vous invitons à l’accueillir le plus souvent possible sans attendre quoi que ce soit de sa part, juste en lui donnant quelques pauses de temps en temps. Dans vos nombreuses tâches et activités, prenez 5 minutes entre chaque heure pour vous changer les idées.